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Le néoréalisme italien met en avant le monde tel qu’il est, les vides urbains et la vie quotidienne de la masse ouvrière. La nouvelle vague fait comprendre que les ruines peuvent encore vivre et abriter des histoires modernes. Tous deux dénoncent l’urbanisme moderne, la citation tirée de l’ouvrage de Duet et Worny résume parfaitement les sentiments de l’époque : « Les désastres matériels de la guerre ne sont rien en comparaison des destructions de l’urbanisme d’après-guerre »(1).

L’architecte cinéphile Christian de Portzamparc dit avoir particulièrement été influencé par les mouvements cinématographiques d’après-guerre; il développe dès lors un questionnement sur la ville. L’harmonie n’est-elle pas justement un mélange savant entre passé-présent (cf. Antonioni), ordre-désordre (cf. les montages des films de Godard), pureté-impureté…. À l’instar d’Antonioni et des ses recherches sur l’espace et la psychologie humaine, Portzamparc démontrera, lors de ses travaux dans l’équipe Jacqueline Palmade, l’importance de la « notion de spatialité »(2) chez « les êtres doués d’inconscient »(2). L’espace corporel et l’espace urbain ne peuvent donc disparaître -malgré les changements de modes de communication et de modes de déplacement des données : dans les années soixante, la télévision permit de transmettre des données sans dimensions physiques, l’espace de communication opérait donc une première mutation avant l’ère des réseaux sociaux. Portzamparc développe un schéma temporel divisant l’histoire connue en trois périodes : si pour lui l‘âge I de la ville s’étend jusqu’à la préhistoire, l’âge II se termine au XXe siècle. Il considère notre époque comme faisant partie de ce qu’il nomme l‘âge III : production de trop de morceaux de la ville (sans avoir de vision d’ensemble). Il appliquera notamment ses théories sur le vide urbain, spécialité corporelle, la fragmentation et l’hétérogénéité architecturale dans la Cité de la musique (Paris, 1984-1995)(3) et son projet d’étude sur Le Grand-Paris.

Auteur :

Izzo Jean-Michel (architecte)

Sources :

1. DUET S., WORNY D., « Images et imaginaires d’architecture : dessin, peinture, photographie, arts graphiques, théâtre, cinéma en Europe aux XIXe et XXe siècles », Paris : Centre Goeorges Pompidou, 1984, p. 331 dans BALLEUX C., « Cinéma, miroir sensible », (TFE) ISAI Mons, 1998-1999, p. 51.
2. BALLEUX C., « Cinéma, miroir sensible », (TFE) ISAI Mons, 1998-1999, p. 53.
3. BALLEUX C., « Cinéma, miroir sensible », (TFE) ISAI Mons, 1998-1999, p. 56.

Images :

Site internet L’express : «Le Grand Paris dans vingt ans en images», [en ligne]. Adresse URL :http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/actualite/politique/le-grand-paris-dans-vingt-ans-en-images_745158.html?p=17#content_diapo, (visité le 18/11/2012).
Site internet de la Cité de la musique, [en ligne]. Adresse URL :http://www.citedelamusique.fr/francais/cite/infos_pratiques/contact.aspx, (visité le 18/11/2012).